On n’en parle pas assez, mais avec tous les témoignages que je reçois chaque jour lors des commandes de portrait, j’y suis très sensibilisée : à la fausse-couche précoce.
Fausse-couche, quel mot terrible pour nommer cette perte immense. Car bien que la grossesse soit seulement au début de son processus, les espoirs sont déjà grands, Les parents ont imaginé cet enfant et ont déjà commencé à l’aimer. Et soudain, tout s’arrête brutalement.
A la douleur de cette perte s’ajoute le fait que souvent l’entourage n’était même pas encore au courant. La grossesse ne se voyait pas, les collègues ne se doutaient de rien, la famille parfois non plus. Et le chagrin des parents est donc vécu dans l’isolement et le silence.
On ne parle pas non plus de la peur des parents aux grossesses suivantes, l’angoisse inévitable que tout s’arrête encore. La peur de se réjouir puis de s’effondrer à nouveau. La découverte d’une nouvelle grossesse sera toujours teintée de cette peur.
Certains parents me demandent, sur leur portrait, de dessiner des étoiles discrètes, parfois nombreuses. Elles représentent ces enfants qui sont partis aussi vite qu’ils étaient venus. Mais ils ont compté eux aussi. Même si on n’en parle pas.
Je dédie donc ce post et ce dessin à tous ces parents qui ont eu un enfant éclair, un enfant coup de vent, une étoile filante. Vous comptez vous aussi.